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Behind the truth, there is your love.
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18 mars 2010

youtube et tortillas.

portrait

Il y a des jours où manger des tortillas en écoutant de la pop des années 70, ça ne suffit plus à faire illusion. Le goût des tortillas trop salées de chez Liddl en bouche, je baigne dans un état proche de la migraine, les coups de marteau en moins. Le soleil a enfin tapé sur Berlin aujourd'hui et je ne suis pas sortie, j'ai préféré faire face aux mots, la tête calée sous le bureau, attendant l'illumination ou, à défaut, le trop de sang. Je pourrais aussi bien décider de regarder encore une fois les deux Batman de Christopher Nolan mais décidément Christian Bale m'énerve. Alors j'ai préféré regarder des documentaires sur le vajazzling et ça ne me rassure pas sur l'avenir du genre humain. Les jours se ressemblent, hormis pour les mots clés tapés dans Youtube, et les sous comptés à la piécette diminuent. J'attends de rentrer, histoire de regarder google en français et de comprendre ce que me dit la boulangère. Et puis je crois que j'ai perdu des gens sur le chemin qui mène à l'Est, j'aimerai pouvoir me dire que le retour se fera en douceur mais je ne suis pas dupe. Tout change, même les toujours et les jamais. Mh, cette phrase est aussi pré-cuite que les pizza qui me servent de régime alimentaire mais passons, il y a longtemps que je n'ai plus peur de faire honte à mes anciens profs de français. Je disais donc, je me retrouve là, face à une glace qui me permet de me faire des grimaces et de bouger mes sourcils en rythme, et je me dis que je suis sans aucun doute un peu dépassée par tous ces mots que j'essaye d'aligner. Je ne parle pas forcément que du mémoire, je parle aussi de tout ce que j'ai envie de dire à une flopée de gens dont je me suis rendue compte de l'importance un peu tard. 
La photo là haut a bien évidemment un rapport mais pas que. Il s'agit de pertes, et cette perte là est irrémédiable de par son contexte. Cela dit, une perte semble toujours sans appel. Et j'ai souvent été trop bornée pour faire demi-tour et chercher encore. J'ai la perte facile, il faut croire. Lorsque tous les matins je m'assoie sur cette chaise en osier vert devant ce bureau blanc, je passe une bonne heure à surfer sur des sites sans intérêt en buvant du thé noir, et j'en profite pour regarder en arrière, mais de trop loin.

J'ai compris il y a longtemps, lors d'un printemps passé sur ce port qui sentait le fuel et le shampoing des douches collectives, que je faisais partie des éternels insatisfaits. Que je préfèrerais toujours du café si je n'ai que du thé à disposition. J'ai aussi compris, du haut de mes sept printemps passés sur ce quai au dessus de l'eau qui se teintait d'arc en ciel pétrolés, que j'appartenais aux solitaires qui regrettent.

J'ai toujours passé mes nuits à redessiner mes journées.




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